Dictionnaire médical

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Infartectomie

Cardiologie, angiologie, médecine d'urgence, pharmacologie N. f. * infarctus : du latin in- qui a ici le sens de « aller vers » et farcio, farctum ou fartum, bourrer, farcir ; * ectomie : du grec ektomê , ablation. L'infarctus est un nom générique qui désigne la nécrose (ou mort tissulaire) d'un organe ou d'une partie d'un organe, liée à un arrêt brutal de la circulation artérielle. Un infarctus est dû à l'obstruction de l'artère vascularisant la région nécrosée, par une thrombose (c'est-à-dire la formation d'un caillot sanguin obstructif), une embolie (migration d'un caillot ou d'un fragment d'athérome venu d'une zone plus en amont), d'un spasme de la couche musculaire de la paroi d'une artère qui en diminue le diamètre de façon importante, entre autres. En fait, tous les organes peuvent être atteints, mais certains sont plus "sensibles" du fait de leur importance vitale : cerveau (infarctus cérébral ou AVC - accident vasculaire), myocarde (couche musculaire de cœur), poumon, mais aussi rein, os, rate, intestin ... Les médecins distinguent habituellement deux types d'infarctus en fonction du type d'irrigation artérielle de l'organe : l'infarctus blanc qualifie un organe qui n'est plus irrigué, c'est-à-dire lorsque la circulation est terminale et assurée par un seul tronc artériel (cœur, rein, cerveau) ; l'infarctus rouge quand la circulation artérielle comporte deux troncs et/ou de nombreuses anastomoses entre eux. L'infarcectomie ou infartectomie (du grec tomê [tom(o)-, -tome, -tomie], section, coupe) est la résection chirurgicale d'un infarctus. Infarctus cérébral. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont des complications aiguës (soudaines) d'une maladie vasculaire, dus à un arrêt de la vascularisation sanguine (ischémie cérébrale) dans un territoire cérébral (infarctus cérébral) ou à la rupture d'un vaisseau (hémorragie cérébro-méningée). Ils représentent en France la troisième cause de mortalité et la première cause d'invalidité. Leur manifestation la plus habituelle est l'hémiplégie (paralysie d'un hémicorps). Dans le langage populaire, un AVC est aussi appelé "attaque" ou "congestion cérébrale". Le nombre de nouveaux cas annuels est évalué à 100 000 pour la France, et il y a 35 000 récidives annuelles chez d'anciens malades. Le nombre de personnes atteintes d'AVC est estimé en France à 500 000. Ils sont un peu plus fréquents chez l'homme (4 hommes pour 3 femmes), surviennent plus souvent en hiver. Le nombre de cas augmente avec l'âge, l'incidence étant de 40 pour 1000 au-delà de 85 ans. La lésion cérébrale entraîne des déficiences variées. Si le déficit moteur est le plus habituel, d'autres troubles sont observés : troubles de la sensibilité, atteintes variées des fonctions cognitives (langage, compréhension, mémoire, perception du temps et de l'espace...). Infarctus du myocarde. C'est la nécrose d'une partie plus ou moins importante du muscle cardiaque ou myocarde, résultant d'une obstruction brutale d'une artère coronaire. Privées de sang et d'oxygène, les cellules cardiaques meurent et libèrent leurs enzymes qui détruisent le territoire environnant. La cause la plus fréquente de l'infarctus du myocarde est la formation d'un thrombus (caillot) sur une plaque d'athérome située contre la paroi de l'artère coronaire. Il existe souvent des signes annonciateurs tels l'angor ou angine de poitrine, douleurs parfois paroxysmiques avec sensation d'être pris dans un étau, au niveau du sternum, du bras gauche et jusque vers la mâchoire. Ces crises se reconnaissent au fait qu'elles ne durent généralement pas plus de 2 à 3 minutes, alors que pour l'infarctus, les douleurs sont du même type, mais avec des crises de 30 minutes à une heure, parfois plus. Le diagnostic est fait par dosage dans le sang des enzymes cardiaques (augmentation de la créatine-kinase) et par un électrocardiogramme qui met en évidence la souffrance cardiaque par des ondes Q de nécrose. Le traitement doit être hospitalier et consiste en l'injection de thrombolytiques qui vont dissoudre le caillot (streptokinase ou urokinase) et en l'administration de trinitrine qui a un puissant effet vasodilatateur. Autres médicaments souvent associés : bêtabloquants, aspirine, héparine. Après diagnostic et traitement, une angioplastie peut être décidée si l'état de l'artère le permet.

© Georges Dolisi
 
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